Plan pollinisateurs : la grande messe du discours et de l’enfumage politique


Près de 120 personnes étaient présentes vendredi 11 juin à la visioconférence organisée par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère de la Transition écologique pour la présentation du Plan pollinisateurs.

L’Union Nationale de l’Apiculture Française et le Syndicat National d’Apiculture ont participé à cette grande réunion de présentation de la nouvelle version du plan pollinisateurs ou cependant les apiculteurs ont été marginalisés. Comme nous l’avions pressenti à la lecture des documents fournis en début de semaine, c’est un immense mécontentement pour les syndicats apicoles dont la quasi-totalité des contributions ont été ignorées.

En outre, il nous est demandé de répondre à ces propositions en une semaine, ce qui est irréaliste quand la saison apicole bat son plein ! Au terme de ce délai, le plan ainsi que le projet d’arrêté seront mis en consultation publique durant trois semaines à partir du 28 juin.

Alors qu’ils se battent depuis 30 ans pour dénoncer la détérioration de la santé des agroécosystèmes et la difficulté grandissante d’exercer leur métier dans un environnement de moins en moins favorable Il est d’autant plus révoltant de voir que les apiculteurs sont exclus en réalité des discussions et pilotages de ce plan « pollinisateurs ».

Si le gouvernement avait une véritable volonté d’agir en faveur des pollinisateurs et d’enrayer leur déclin avéré, il mettrait en œuvre tous les moyens possibles pour leur garantir un environnement sain et des ressources alimentaires non seulement diversifiées mais aussi présentes dans tous les espaces, y compris agricoles, contrairement à ce que laisse espérer un projet d’arrêté abeilles avec de multiples dérogations.

La cabale menée contre les apiculteurs et les abeilles mellifères au nom d’une prétendue compétition lors de cette réunion, leur évincement programmé de manière ahurissante des zones épargnées par les pratiques agricoles intensives ne feraient que restreindre les possibilités d’accès aux ressources pour le cheptel apicole français et qu’augmenter les compétitions entre apiculteurs dont la survie des exploitations est
souvent remise en cause. Nous ne devons pas nous tromper « d’ennemis » ou de combat.

Pour rappel : la quantité et diversité des pollinisateurs est nécessaire pour assurer une bonne pollinisation, sur laquelle repose à différent degré plus des trois quarts des principales cultures vivrières mondiales.

Le plan pollinisateurs doit reposer sur une véritable politique agricole en mettant les abeilles et les apiculteurs au cœur de cette dernière ; mais aussi sur une politique d’intégration des pollinisateurs et de la biodiversité dans son ensemble dans les différentes structures et activités dues à activité humaine (sites industriels, dépendances routières, massifs forestiers, plans d’urbanisation…).

Les syndicats apicoles contribueront bien entendu en nombre aux consultations prévues et mettrons en œuvre tout le nécessaire pour être enfin entendu.

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