Le Sénat au service de l’agrochimie ? Une menace pour les abeilles et l’apiculture française

L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) appelle les groupes politiques du Sénat à revenir à la raison et empêcher notamment le retour de ces insecticides « tueurs d’abeilles ».

Une instrumentalisation de la colère agricole
Le débat autour de cette loi est marqué par une instrumentalisation regrettable de la détresse de certains agriculteurs et agricultrices. Sous couvert de répondre à leurs difficultés économiques, le sénateur Laurent Duplomb, ancien élu FNSEA en Chambre d’agriculture, et la droite sénatoriale favorisent les intérêts de l’agrochimie et de l’agrobusiness, au détriment de l’environnement et de la santé publique. L’UNAF dénonce avec force cette orientation qui sacrifierait les acquis de plusieurs décennies de lutte pour la biodiversité.

Un retour en arrière inacceptable
Depuis l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes en 2016, la France s’est distinguée par son exemplarité au niveau européen en interdisant ces produits toxiques pour le vivant. Cette interdiction, fondée sur un consensus scientifique écrasant, a été un pas crucial pour enrayer la surmortalité des colonies d’abeilles, liée à ces substances hautement toxiques. Pourtant, la proposition de loi actuellement en discussion pourrait rouvrir la porte à leur utilisation sous différentes formes, notamment par le biais de substances comme l’acétamipride, le sulfoxaflor et le flupyradifurone, qui présentent des modes d’action similaires.

L’UNAF rappelle à celles et ceux qui l’auraient oublié que depuis la mise sur le marché dans les années 1990 des néonicotinoïdes, environ 300 000 ruches ont péri chaque année, soit une augmentation des mortalités de 25%. Les rendements de miel ont chuté, ce qui explique en partie l’affaiblissement de la production française de miel.

Les dangers des néonicotinoïdes
Les néonicotinoïdes sont des insecticides systémiques, absorbés par les plantes et présents dans tous leurs tissus, y compris le pollen et le nectar. Ils provoquent des effets mortels ou invalidants chroniques même à très faible dose et persistent dans l’environnement, contaminant les sols et les eaux pendant de nombreuses années. Ces substances impactent non seulement les abeilles et autres pollinisateurs, mais également les oiseaux, les organismes aquatiques et la santé humaine.

L’UNAF a interpellé tous les membres du Sénat
Face à cette situation, l’UNAF a transmis à tous les sénateurs et sénatrices une analyse détaillée des points cruciaux à connaître concernant les néonicotinoïdes (NNI). Ce document rappelle les preuves scientifiques de leur toxicité, l’urgence de maintenir leur interdiction et les alternatives disponibles pour une agriculture plus durable. Lire la note

Agissons ensemble
Nous appelons tous les citoyens, apiculteurs et apicultrices, et défenseurs de l’environnement à se mobiliser pour protéger les pollinisateurs et la biodiversité. Interpellons nos parlementaires mais aussi le gouvernement qui soutient ces initiatives, partageons les informations et faisons entendre notre voix pour empêcher un retour en arrière inacceptable.

Protégeons nos pollinisateurs, sauvegardons notre avenir.

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